Comment savoir si j’ai une insuffisance ovarienne précoce?

Publié: 21 décembre 2022|Actualisé: 23 décembre 2022|A propos de la reproduction assistée.|Article révisé par : Équipe médicale d'Eugin

On soupçonne qu’il y a une insuffisance ovarienne précoce (IOP) ou insuffisance ovarienne primitive lorsque les irrégularités des cycles menstruels sont très fréquentes, prolongées ou simplement lorsque les règles disparaissent de nombreuses années avant que l’on ait 40 ans.

La fréquence de l’insuffisance ovarienne précoce est très faible (1 % des femmes en souffrent), et elle est encore moins fréquente lorsqu’elle apparaît avant 30 ans (une femme sur mille). On ne peut trouver la cause exacte de cette pathologie que dans 10 % des cas, mais cela vaut la peine d’effectuer les examens nécessaires pour pouvoir prescrire un traitement spécifique.

En général, vers 40 ans, les cycles menstruels de la femme commencent à être plus irréguliers et disparaissent parfois de temps en temps, jusqu’à ce que, finalement, ils s’arrêtent complètement. C’est alors qu’une nouvelle étape, appelée ménopause, commence. Dans le cas de l’insuffisance ovarienne précoce, cette irrégularité de l’ovulation peut commencer plusieurs années avant.

Causes de l’insuffisance ovarienne précoce ou primitive (IOP)

La cause de l’insuffisance ovarienne précoce est liée à des problèmes au niveau des follicules, qui sont de petits sacs où vos ovules se développent et mûrissent. Lorsque les follicules arrêtent de fonctionner prématurément ou s’ils ne fonctionnent pas bien pour une raison externe, cela signifie que l’on peut avoir développé cette pathologie.

Dans la majorité des cas (90 %), on ne connaît pas la cause du problème du follicule (c’est ce que l’on appelle une cause idiopathique); c’est-à-dire que, simplement, le nombre de follicules ovariens de la femme à la naissance est insuffisant. Mais lorsque les causes sont identifiables, les plus fréquentes sont les suivantes :

Causes génétiques

  • Syndrome de Turner (45X ou mosaïque 45X/46X ou 45X/47XXX)
  • Syndrome du X fragile (provoqué par une prémutation sur le gène FMR1)

En général, ces troubles sont évidents à 35 ans et augmentent le risque de cancer de l’ovaire des cellules germinales.

Maladies auto-immunes

Dans ce cas, on observe que les follicules sont dysfonctionnels, en raison de l’existence d’anticorps qui agissent face aux cellules de l’ovaire. Les maladies auto-immunes les plus fréquemment associées sont les suivantes :

  • Hypothyroïdie
  • Lupus érythémateux systémique
  • Arthrite rhumatoïde
  • Maladies des glandes surrénales avec un risque élevé d’insuffisance surrénale primaire (maladie d’Addison) potentiellement dangereuse pour la vie.

Traitements chirurgicaux, radiothérapie et chimiothérapie

Chez certaines femmes, il peut arriver que leurs ovaires soient endommagés à cause d’une chirurgie agressive pour endométriose ou de kystes aux ovaires.

Mais la chimiothérapie ou la radiothérapie peuvent provoquer une atrésie folliculaire accélérée (une réabsorption des follicules ovariens avant d’atteindre leur maturité).

Agents externes toxiques

Finalement, une des causes éventuelles (peut-être moins fréquentes) de l’insuffisance ovarienne précoce est liée aux agents toxiques ou environnementaux comme le tabac, les pesticides, les dissolvants, etc.

Quelle est la différence entre l’insuffisance ovarienne précoce et la ménopause précoce ?

Les signes et les symptômes de l’insuffisance ovarienne précoce sont très similaires à ceux provoqués par l’arrivée de la ménopause, c’est pourquoi il est possible de les confondre. La différence principale réside dans le fait que l’insuffisance ovarienne précoce est une pathologie et qu’elle n’est pas due à l’arrivée prématurée d’un processus physiologique naturel.

Symptômes et diagnostic de l’insuffisance ovarienne précoce

Un des principaux symptômes de l’insuffisance ovarienne précoce, et le plus marquant, est l’absence de menstruation (aménorrhée) chez des femmes de moins de 40 ans, même si on rencontre également des cycles qui raccourcissent fortement.

Par ailleurs, on évalue la présence de chaleurs, la sécheresse vaginale ou les troubles du sommeil, à savoir des symptômes qui peuvent faire leur apparition en raison du manque d’œstrogènes.

Pour déterminer s’il existe une de ces causes, des études diagnostiques et les examens suivants seront réalisés :

Analyse hormonale

  • Niveaux sériques de FSH et d’œstradiol. On évalue les niveaux sériques de FSH et d’œstradiol toutes les semaines durant 2 à 4 semaines. Si les niveaux de FSH sont élevés (> 20 mUI/mL, mais usuellement > 30 mUI/mL) et ceux d’œstradiol bas (en général < 20 pg/mL), une insuffisance ovarienne se confirme.
  • Hormone antimüllérienne. Les niveaux de cette hormone dans le sang ont été utilisés pour essayer de diagnostiquer la diminution de la réserve ovarienne. Les niveaux normaux oscillent entre 1,5 et 4,0 ng/mL. Un niveau très bas évoque une diminution de la réserve ovarienne.

Études génétiques

Les tests pour déterminer s’il existe une prémutation FMR1 sont indiqués lorsqu’il y a un antécédent familial d’insuffisance ovarienne primitive ou un handicap intellectuel, des tremblements ou une ataxie.

Tests pour identifier les maladies auto-immunes

Si les tests génétiques ont été négatifs ou si l’on soupçonne une cause auto-immune, des examens de la glande surrénale-sérum et des anticorps anti-21 hydroxylase (autoanticorps surrénaux) sont effectués pour déterminer s’il existe une insuffisance surrénale primitive (maladie d’Addison).

Il est possible que l’étude précédente soit complétée par la mesure du niveau de cortisol matinal ou par un test de stimulation de l’hormone adrénocorticotrope (ACTH) afin de confirmer le diagnostic.

Une analyse destinée à détecter l’hypothyroïdie auto-immune est également indiquée. Celle-ci mesure l’hormone thyroïdienne stimulante (TSH), la thyroxine (T4) et les anticorps anti-thyropéroxydase et anti-thyroglobuline.

D’autres tests peuvent être réalisés pour déterminer s’il existe un dysfonctionnement auto-immun, qui incluent un hémogramme complet avec un dénombrement différentiel, une érytrosédimentation ainsi qu’une mesure des anticorps antinucléaires et du facteur rhumatoïde.

Pouvez-vous être enceinte en ayant une insuffisance ovarienne précoce ?

Une femme qui présente une insuffisance ovarienne précoce n’arrête pas toujours d’avoir ses règles et ses ovaires ne cessent pas toujours de fonctionner complètement.

Par conséquent, le diagnostic d’insuffisance ovarienne primitive ou insuffisance ovarienne précoce ne signifie pas que la grossesse est impossible et n’implique pas qu’une femme vieillisse prématurément ; cela signifie simplement que ses ovaires, à un âge hâtif, ne fonctionnent pas normalement pour une raison quelconque.

De 5 à 10 % des femmes ayant une insuffisance ovarienne précoce tombent finalement enceintes spontanément, sans traitements de fertilité. Dans les autres cas, il est conseillé d’avoir recours à des spécialistes en PMA.

Traitements pour l’insuffisance ovarienne précoce

Contraceptifs oraux

Les femmes jeunes qui ont une insuffisance ovarienne précoce et ne souhaitent pas être enceintes peuvent être traitées grâce à des contraceptifs oraux (cycliques ou à cycle étendu). La thérapie hormonale combinée cyclique est une autre possibilité, mais elle est conseillée jusqu’à 51 ans environ (l’âge moyen de la ménopause). En tout cas, avant de conseiller des hormones, le médecin évaluera s’il y a des contrindications ou pas.

Cette thérapie soulage les symptômes liés au manque d’œstrogènes, elle aide à maintenir la densité osseuse et peut aider à prévenir les maladies coronaires, la maladie de Parkinson, les sautes d’humeur (y compris la dépression), la vaginite atrophique et la démence.

Dès que les femmes atteignent l’âge moyen de la ménopause, continuer la thérapie hormonale dépend des circonstances individuelles de chacune.

Fécondation in vitro

Pour les femmes qui souhaitent être enceintes, une option est la fécondation in vitro avec les ovocytes d’une donneuse et la préparation de l’endomètre de la receveuse à l’aide d’œstrogènes et de progestagènes exogènes, traitement connu comme FIV-DO, qui fait en sorte que l’endomètre puisse conserver l’embryon transféré.

Grâce aux progrès techniques, il existe d’autres options comme : la cryoconservation de tissu ovarien, d’ovocytes ou d’embryons et le don d’embryon. Ces techniques peuvent être utilisées avant et durant l’insuffisance ovarienne, surtout chez des patientes qui souffrent de cancer et qui savent qu’elles subiront un traitement agressif qui pourrait compromettre leur fertilité.

Si vous croyez que vous avez besoin de consulter un spécialiste ou si vous avez des doutes, vous pouvez prendre rendez-vous chez Eugin afin que nous puissions vous aider. La première consultation médicale avec un spécialiste en PMA est gratuite. Nous réalisons un diagnostic médical et vous donnons un conseil personnalisé, ainsi qu’une évaluation des examens médicaux fournis et une échographie vaginale (le cas échéant).

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